Il semble que le mot savon vient du terme perse « sabun ». Par ailleurs, le savon d’Alep est produit depuis près de deux millénaires, attestant que le savon remonte quasiment aux premières tentatives de l’homme à dominer la nature. Au 1er siècle de notre ère, les Romains ont utilisé le « sapo », un détersif mou dont ils ont découvert les vertus lors de leurs conquêtes de la Gaule et de la Germanie. En France, c’est le juif marseillais Crescas Davin, appelé également Saboneruis, qui a eu la première fois la qualification de savonnier. Cela remonte en l’an 1371. Au Moyen-âge, la Provence devient une région de la savonnerie. Elle profite notamment de la proximité et de l’abondance des matières premières comme le sel de Camargue, la soude ou encore l’huile d’olive.
Un âge d’or
Il faut cependant attendre 1688 pour voir fixer par l’édit de Colbert les règles de fabrication du savon de marseille. C’est ce texte réglementaire de Louis XIV qui offre à ce savon à six faces la possibilité d’acquérir une solide réputation aussi bien en France qu’ailleurs dans le monde. D’ailleurs, le développement exponentiel du trafic maritime associé à l’expansion colonial et industriel du 18e siècle permet à ce produit cosmetique bio de connaitre un franc succès. Et ce, aussi bien Afrique qu’en Asie, sur le continent américain et même dans la lointaine Australie.
Des bienfaits appréciés sur les cinq continents
Aujourd’hui, le savon de marseille n’est plus à présenter au monde. Que ce soit en pleine jungle africaine ou amazonienne, dans le bush australien, dans les steppes asiatiques, chacun connait très bien ce produit disponible uniquement en blanc ou en vert. Il est vrai que les techniques de fabrication qui n’ont pas évolué depuis des siècles, l’utilisation de 6 ingrédients dont un minimum de 72 % d’huile contribuent à le rendre inamovible dans le cœur du public. Celui-ci connait d’ailleurs ses nombreux bienfaits et apprécie l’économie qu’il apporte par rapport aux autres savons dans le commerce.